lundi 16 novembre 2009

Les enjeux de l'eau en Chine.

En Chine, la question de l'eau est plus que jamais urgente. Début juillet, une ville entière de la région du Shaanxi a manqué d'eau durant une dizaine de jours. Il a donc fallu mettre en place une distribution gratuite d'eau quotidienne. Ce qui est préoccupant, c'est que le cas de cette ville n'est pas isolé...
Dans ce pays où les ressources en eau sont inégalement réparties -les inondations sont fréquentes dans certaines régions-, les causes du manque (durable ou ponctuel) d'eau sont multiples. Avec la tendance actuelle à une hausse des températures et à une baisse de la pluviométrie, on assiste au tarissemnt de certaines rivières et à la diminution des réserves souterraines. Mais c'est l'homme qui est surtout responsable de la pénurie d'eau en Chine.
L'industrie
emploie des produits chimiques toxiques qui sont ensuite déversés dans l'eau, la rendant impropre à la consommation. Les mines de charbon (le charbon représente 80 % de l'énergie en Chine), de plus en plus profondes, polluent les nappes phréatiques en les perforant.
L'agriculture est aussi très "gourmande" en eau : la surface agricole s'est accrue ces dernières années et afin d'augmenter la production, les champs sont abondamment irrigués.
L'amélioration du niveau de vie des Chinois implique une plus forte demande en eau pour satisfaire aux besoins du quotidien et pour garantir la qualité de l'environnement urbain (fontaines, espaces verts...).

Dans ce contexte, le manque d'eau pourrait être dès maintenant un frein au développement économique de la Chine. Une bonne gestion de l'eau est donc indispensable. L'Etat chinois a entrepris depuis des décennies de grands travaux d'aménagement hydrauliques, parmi lequels la construction du barrage des Trois-Gorges [cf. message ultérieur sur notre blog]. Partout, il faut construire des stations d'épuration.
Mais c'est surtout à l'échelle régionale et locale qu'il faut agir. Dans la préfecture (circonscription administrative) du Yulin, par exemple, les autorités ont imposé un système restreint d'accès à l'eau et encouragé les usines à utiliser des techniques de refroidissement par air plutôt que par eau. Pour obtenir l'autorisation de mettre en oeuvre de nouveaux projets industriels, les entreprises doivent s'engager à polluer moins. Afin d'économiser l'eau en responsabilisant les gens, les autorités envisagent d'augmenter son prix. On peut également former les paysans à utiliser des techniques d'irrigation modernes gaspillant moins d'eau...

En Chine, comme partout dans le monde, l'eau est donc une question cruciale. La banque asiatique de développement (BAD), entre autres, souhaite commencer à agir en doublant ses dépenses consacrées à des projets relatifs à l'eau dans les prochaines années.
Il y a urgence...

Mélanie F., Gabriel, Charlotte, Louise, Marie et Charlène.

d'après le dossier "Quand la Chine mourra de soif" paru dans Courrier international, n°987 (du 1er au 7 octobre 2009).

Sur la question de la pollution de l'eau en Chine, vous pouvez écouter l'émission de France Inter "Co2, mon amour" du samedi 14 novembre 2009.

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